Pour l’Amour d’un Ange (épisode 1)

Joyeux Noël

Puisqu’aujourd’hui, c’est Noël, le temps des cadeaux est venu. Comme l’année dernière, je vous propose de suivre une nouvelle d’environ 15 000 mots que j’ai écrite il y a quelques temps : Pour l’Amour d’un Ange.

C’est une romance de Noël un peu irrévérencieuse et fantaisiste. Elle fait partie de ces histoires qui me trottent dans la tête et qui un jour me permettent de laisser libre court à mon imagination tout en m’amusant.

J’espère que cette lecture vous plaira. Je ne vous ennuie pas plus longtemps, je vous laisse découvrir Pour l’Amour d’un Ange.
Joyeux Noël 🎁🧸🎁

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Pour l’Amour d’un Ange

Episode 1 : La chute

— Oh ! Oh ! Ooooh ! hurla Julien lorsque son pied dérapa sur le verglas.

Alors qu’il tanguait déjà, les sacs de courses qu’il transportait le déséquilibrèrent un peu plus. Il tomba durement sur les fesses. La douleur intense qu’il ressentit l’assomma, alors même qu’il avait réussi à préserver son crâne du moindre choc.

— Bon sang de bonsoir de merde ! grommela-t-il quand la souffrance s’atténua quelque peu. Cette journée n’est qu’une suite de chieries. Et Patrick qui doit rentrer ce soir, soupira-t-il, alors que je suis déjà bien plus qu’en retard.

Il tenta de se relever, mais une vive sensation de brûlure lui déchira les reins et l’empêcha de poursuivre son mouvement. Il roula sur le ventre avec une lenteur calculée, en espérant que ce serait plus facile. Inquiet, il ne put qu’attendre que le mal qu’il s’était infligé en bougeant s’estompe avant de ressayer. S’était-il cassé le coccyx ? Si c’était le cas, ce serait le pompon.

Julien soupira. Patrick ne supportait pas les retards, mais ce soir, ce serait encore pire. C’était le réveillon de Noël et son compagnon ne souhaitait pas faire l’aller-retour pour une durée si courte. Il n’était rentré que sur l’insistance de Julien pour qu’ils passent leurs vacances ensemble.

Patrick aurait préféré rester au Cap Vert où il surveillait la construction d’un hôtel. Avec le voyage, il serait fatigué et si Julien le faisait attendre des heures pour dîner, l’ambiance ne serait pas chaleureuse. Et lui qui avait invité toute la famille de son amant, quel idiot !

Il devait reconnaître qu’il était celui qui avait presque imposé cette soirée en famille à la maison. Pourquoi avait-il souhaité une chose pareille ? Au restaurant, tout se serait déroulé bien mieux que ce qui allait se produire si sa situation ne s’améliorait pas. Patrick n’était pas très fêtes de fin d’année, alors s’il lui offrait un dîner raté, ce réveillon ne deviendrait pas leur plus beau souvenir, il le savait déjà.

Peut-être avait-il commis l’erreur de privilégier son propre rêve, plutôt que de respecter le choix de Patrick. Mais, il n’avait plus de famille et inviter celle de son compagnon, c’était retrouver ce qu’il avait vécu avec ses parents. Chaque année, elle lui manquait cette ambiance joyeuse, lumineuse et chaleureuse.

— On ne connaît la valeur des choses que lorsqu’on les perd, murmura-t-il d’un ton triste.

Il se revit à l’âge de quinze ans. Il râlait, plus que réticent à l’idée de mettre un costume pour le repas. Sa mère le réprimandait, alors que son père lui adressait un clin d’œil lui suggérant de faire contre mauvaise fortune bon cœur le temps d’une soirée.

Ses parents lui manquaient, mais ces petits moments de connivence lui faisaient un mal de chien. Sa mère qui chantait le matin de Noël, l’insistance de son père pour que tout soit rangé et nettoyé avant d’ouvrir les cadeaux. Il n’avait jamais réussi à vivre un vingt-cinq décembre aussi parfait depuis… Julien souhaitait tant pouvoir l’obtenir avec Patrick, cette année.

— Ça fait plus d’un mois qu’il est en déplacement, il rentre dans quelques heures, c’était l’occasion idéale de sublimer notre lien, de le rendre plus vrai, plus réel, murmura-t-il, dépité.

Cet accident idiot allait gâcher cette soirée qu’il espérait être un nouveau départ dans leur relation. Il rêvait d’un petit déjeuner de Noël en amoureux et d’une journée au lit, après un réveillon familial joyeux. Mais depuis ce matin, l’univers avait décidé de se liguer contre lui. Il aurait dû comprendre dès le premier incident que rien ne fonctionnerait comme il le souhaitait.

Pourtant, la mission de Patrick à l’étranger avait été une bénédiction. Leur couple subissait une mauvaise passe avant son départ, mais Julien voulait que les choses s’améliorent. Il était prêt à faire des efforts pour ça. Six mois auparavant, il avait été celui qui avait désiré qu’ils vivent ensemble. Patrick avait quitté son appartement, il s’était débarrassé de ses meubles et presque du reste de sa vie pour lui, en déménageant à plus de cinquante kilomètres de ses amis et de sa famille. Julien voulait croire qu’il ne s’était pas trompé, qu’entre eux, tout était assez fort pour qu’ils surmontent leurs difficultés. Il refusait d’être celui qui allait mettre Patrick dans une situation délicate, s’il lui demandait de partir. L’aimait-il encore ? Il n’en savait rien, mais il le voulait, il le voulait vraiment.

Toujours allongé, il soupira de dépit. Sa résistance à la douleur était quasiment nulle. Ses amis, gentiment moqueurs, le qualifiaient souvent de « doudouille ». La plus petite claque dans le dos pour le saluer et il criait comme si on l’avait torturé. Mais là, il devait se relever, il avait perdu assez de temps comme ça. Cette tentative fut un nouvel échec éprouvant.

— Mais pourquoi suis-je si douillet ? râla-t-il.

Si seulement son patron ne l’avait pas retenu après l’heure, cette pluie verglaçante, il l’aurait évitée et il ne se gèlerait pas les fesses, allongé dans son allée, sans pouvoir bouger.

Cette journée avait très mal commencé. D’abord, sa voiture avait refusé de démarrer, l’arrivée tardive du dépanneur avait entraîné son retard conséquent au bureau. Et pour bien enfoncer le clou, Daniel Druart, son supérieur, l’avait informé qu’il lui reprenait son plus gros client.

Ce début de matinée l’avait déjà bien démoralisé, mais ça n’avait pas suffi à l’univers, visiblement, parce qu’ensuite, tout avait empiré. Son café avait fini sa vie sur sa chemise, Nathalie, son assistante avait détruit les mauvais documents. Bien sûr, tout cela avait provoqué du stress et de l’angoisse, ce qui lui avait fait rendre son déjeuner de midi dans les toilettes. Mais ce dernier point n’était qu’anecdotique, sa journée pourrie n’était pas terminée.

En fait, son après-midi n’avait servi qu’à réparer les âneries du matin. Pendant des heures, il avait dû parlementer avec des fonctionnaires et des clients pour récupérer des originaux ou carrément recréer les contrats. Par chance, Nathalie, en se trompant de pile, avait pris les papiers de la veille et il était possible de tout arranger. Mais il avait passé son temps à se faire engueuler, tout comme la pauvre Nathalie qui n’en finissait plus de s’excuser.

La fin de sa journée ne s’était pas mieux déroulée. Il souriait enfin, ravi d’avoir réussi à résoudre tous les problèmes. Il attrapait son manteau, lorsque Louis Dupuis, leur responsable de secteur, s’était invité dans son bureau. Ses épaules s’étaient affaissées, Dupuis n’était pas connu pour sa concision. Quoi qu’il ait à dire, il empruntait toujours des chemins détournés, si bien que vous ne saviez pas à l’avance s’il vous promettait une bonne ou une mauvaise nouvelle.

Après presque une heure, Dupuis lui avait annoncé qu’il n’obtiendrait pas le poste qu’il visait. Pourtant, ça aurait dû être le cas. Si Druart estimait avoir le droit de lui prendre ses clients, parce qu’il était son chef, ils n’œuvraient pas dans le même secteur d’activité. D’ailleurs, il ne comprenait pas pourquoi il était toujours sous ses ordres. Très en colère, en se rendant chez le traiteur, il lui avait souhaité de se planter. Il riait à l’avance, si Demanche et Cie était son plus gros client, ce n’était pas pour rien. Il avait bossé des heures et des heures pour qu’Alexandre Demanche, peu à peu, lui amène tous ses comptes. Cet homme rigide était très exigeant et surtout, plus que pointilleux. Le Druart allait s’en mordre les doigts quand il commettrait une erreur, même insignifiante, dans l’un de ses dossiers.

Pour terminer cette journée en apothéose, il était maintenant couché sur un sol dur et humide, le corps gelé et de moins en moins capable de se relever alors que tous ses membres s’engourdissaient.

Énervé, il eut besoin de s’en prendre à quelqu’un. Et pourquoi pas à son abruti de voisin qui avait tout fait pour éviter de faire sa connaissance ?

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