Deux elfes impétueux (1/8)

Bonjour et Joyeux Noël !☃️🌟✨🎅

Petit cadeau de fin d’année, à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 1er janvier, je vous posterai chaque jour un petit bout de ma nouvelle « Deux elfes impétueux ».
Cette nouvelle a été écrite pour le plaisir il y a quelques semaines, j’espère que vous l’aimerez.
Bonne lecture ☃️🌟✨🎅

Deux-elfes-impetueux

Deux elfes impétueux (partie 1)

Nous avons rendez-vous ! Et c’est Jonas qui m’a invité ! Si je n’étais pas assis dans ce bar à guetter son arrivée, je n’y croirais toujours pas.

Ludovic ressentait une telle impatience qu’il se trémoussait sans arrêt ou tapotait des pieds sans même s’en rendre compte. Le couple d’une cinquantaine d’années, installé à la table la plus proche de la sienne, paraissait dérangé par ses gesticulations. L’un comme l’autre lui jetait souvent des regards de plus en plus exaspérés.

Il respira profondément pour tenter de se calmer. Ses voisins ne pouvaient pas savoir ce qu’il éprouvait, mais ce n’était pas une raison pour les ennuyer. La pensée que Jonas lui avait donné rendez-vous pour lui annoncer quelque chose le fit sourire. Et le ton qu’il avait employé semblait si… prometteur.

Au téléphone, la voix de Jonas n’était pas comme d’habitude, elle lui avait paru plus joyeuse et presque séductrice. Que voulait-il lui dire ? Quand Ludovic avait raccroché, l’espoir s’était insinué en lui. Ce dernier avait remplacé le découragement qui l’envahissait depuis quelques semaines. À partir de ce moment, son esprit avait commencé à produire un nombre de scénarii impressionnant. Mais dans chacun d’entre eux, Jonas lui annonçait enfin qu’il était amoureux de lui.

Alors oui, Ludovic ne tenait pas en place. Être venu en avance ne l’aidait pas. Il s’impatientait bien plus et se tournait dans tous les sens pour s’assurer de le voir arriver. Contempler son sourire qui s’illuminerait dès que leurs regards s’accrocheraient lui semblait nécessaire. Il avait besoin d’avoir la confirmation que ses désirs deviendraient réalité avant de lui parler.

— Ludo ! Je t’observe depuis dix minutes, tu as l’air un peu énervé. Il y a un problème ?

Ludovic sursauta. Son cœur lui sembla prêt à exploser. Il se retourna et leva les yeux vers Jonas. La déception de ne pas l’avoir regardé au moment où il s’était approché de lui se transforma en mauvais présage, tout à coup.

— Jonas ! Mais… je ne t’ai pas vu entrer. Non, pas de problème… Assieds-toi.

— Je préférerais que nous allions à ma table. Je suis arrivé plus tôt pour retenir un box. Nous y serons plus à l’aise et ce sera bien plus intime.

La mauvaise impression qu’avait ressentie Ludovic s’évanouit aussi vite qu’elle avait grandi. En une fraction de seconde, ses espoirs revinrent. Si Jonas désirait de la discrétion, alors tout se passerait bien. Peut-être même souhaiterait-il l’embrasser à l’abri des regards.

L’anticipation le fit frissonner. Il tenta pourtant de garder une attitude sereine et de ne rien montrer. Dix-huit mois qu’il soupirait d’amour pour lui en silence. Un an et demi qu’il espérait, sans jamais observer d’évolution dans leur relation. Maintenant, il arrivait sans doute au bout de cette période aussi heureuse que douloureuse.

Ludovic se posa sur la banquette moelleuse du box qu’avait choisi Jonas. Il pensa qu’elle était bien plus confortable que la chaise en métal qu’il venait de quitter. Un peu déçu que son potentiel petit ami décide de s’installer face à lui, il fit contre mauvaise fortune, bon cœur. Jonas devait considérer que ce serait plus pratique pour discuter.

Un serveur s’approcha de leur table.

— Que veux-tu prendre ? demanda Jonas. Moi, j’aimerais goûter leur cappuccino au chocolat blanc. Ça te tente ?

— Bien sûr, j’adore ça.

Enfin, ils obtinrent leurs boissons et Ludovic s’impatienta. Quand Jonas allait-il lui dire pourquoi ils se retrouvaient dans ce bar, un lundi en fin d’après-midi ? Après tout, il aurait tout aussi bien pu lui parler ce matin. Ils avaient passé quatre heures dans le même bureau.

— Je sais que ça doit te paraître étrange que j’aie désiré que nous nous rencontrions ici, commença Jonas.

— Ce qui m’a semblé étonnant, c’est que tu souhaites me voir pour m’informer de quelque chose. Ça a l’air si mystérieux. Pourquoi ne pas l’avoir fait à l’agence ? Je prends mon après-midi pour les achats de Noël et tu attends que je quitte le travail pour me téléphoner.

— Je n’avais pas besoin des oreilles indiscrètes de nos collègues. Je suis même allé dans ma voiture pour t’appeler.

Toutes ces précautions enflammèrent les espoirs de Ludovic. Mais en même temps, Jonas était parfois trop réservé avec sa vie privée. Il se souvenait très bien qu’au début, beaucoup de gens l’interrogeaient sur la raison pour laquelle il était venu se perdre dans leur petite ville. Il répondait de façon systématique qu’il avait obtenu une promotion, alors que c’était faux. Ludovic était bien placé pour le savoir, il gérait tous les dossiers du personnel. La présence de Jonas dans leur agence n’était due qu’à une demande de mutation de sa part. Et passer d’un cabinet prestigieux à leur petite succursale ne pouvait pas vraiment être considéré comme de l’avancement.

— C’est à ce point ? s’étonna-t-il. Parce que m’inviter à prendre un café, ce n’est pas non plus une grande affaire. Personne au bureau n’ignore que nous nous entendons bien.

Jonas émit un rire un peu gêné.

— C’est vrai, mais ma vie ne les regarde pas et je suis sans doute trop parano. Bref, je voulais que tu saches que je ne repartirai plus chaque week-end. Ça a pris du temps, mais tous les problèmes que j’avais à Paris sont réglés.

— Oh ! Tu ne m’avais jamais dit que tu avais des soucis.

Un sourire doux apparut sur les lèvres de Jonas.

— Je préférais profiter du fait d’être loin d’eux pour les oublier et savourer de bons moments. Et maintenant, je vais enfin pouvoir être moi-même.

Un sentiment de déception intense s’empara de Ludovic. Non seulement ils n’étaient pas venus ici, ce soir, pour ce qu’il espérait, mais en plus, comme d’habitude, Jonas parlait sans rien dévoiler.

— Je suis content pour toi, parvint-il tout de même à prononcer.

— Tu ne peux pas savoir à quel point je me sens soulagé et heureux. À la fête de Noël du C.S.E., je vais enfin pouvoir me montrer aux côtés de celui qui me plaît depuis si longtemps. J’ai vraiment besoin de lui dire à quel point je le trouve génial et que je souhaite que nous tentions l’aventure…

La déception se transforma en douleur. Celle-ci emporta le corps de Ludovic comme un tsunami. Il employa toutes les ressources qu’il possédait pour ne rien laisser paraître. En tout cas, il l’espéra. Sa seule réaction fut de se lever avec précipitation et de prétendre qu’il devait se rendre aux toilettes. Il y resta quelques minutes pour pleurer sur son sort et surtout pour se flageller.

C’est toi qui as pris tes rêves pour des réalités. Comment as-tu pu croire qu’un mec aussi beau pourrait s’intéresser à toi ? Tu l’as vu, avec ses cheveux mi-longs, ses yeux bruns et ses traits doux, il pourrait être mannequin. C’est toi, tout est de ta faute. Tu t’es amouraché de quelqu’un qui n’en a rien à foutre de toi. Que pourrais-tu lui reprocher ? Tu ne lui as même jamais dit qu’il te plaisait. Ta timidité a bon dos. Tu n’es qu’un imbécile ! Une chiffe molle qui attend que tout se passe comme tu le souhaites sans prendre aucun risque.
(à suivre…)

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2 réflexions sur “Deux elfes impétueux (1/8)”

  1. Très belle histoire comme on les aimes continuer comme ça j’adore merci a vous bonne fin d’années

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