Deux elfes impétueux (6/8)

Bonjour ☃️

Voici la sixième suite de « Deux elfes impétueux ».
Bonne lecture ☃️

Deux-elfes-impetueux

Deux elfes impétueux (partie 6)

La soirée battait déjà son plein quand Ludovic arriva. Le décor était joyeux, les lumières donnaient un effet à la pièce tout à fait dans l’esprit de Noël. L’immense sapin était magnifique. Ses ornements bleus et argentés soulignaient sa forme majestueuse. Le buffet débordait de victuailles toutes plus appétissantes les unes que les autres et le bar ne désemplissait pas.

Pourtant, s’ils avaient tous un verre en main, les invités paraissaient peu enclins à s’amuser. Seules les boissons et la nourriture remportaient un franc succès. L’idée stupide du C.S.E. d’organiser une soirée déguisée ne les rendait pas plus joyeux. Au contraire, ils semblaient tous s’être accordés à son humeur morose.

Il observa la marée d’elfes qui s’étalait devant lui. En tout premier lieu, il devait repérer Jonas, ainsi, il pourrait l’éviter. Par chance, quelques-uns des convives avaient décidé de se grimer en Père Noël.

Il sourit lorsqu’il remarqua, dans la foule, deux personnes qui se singularisaient en ayant choisi de s’envelopper de papier cadeau. Un rire lui échappa quand il découvrit un Père Fouettard. Qui pouvait bien avoir eu cette idée ? Bon sang, il regrettait de ne pas l’avoir eue lui-même et encore plus de ne pas l’avoir soufflée à ses collègues. S’ils s’étaient tous pointés en Père Fouettard, le comité aurait peut-être compris le message. Leur décision d’organiser une soirée costumée était débile !

Ludovic ajusta son bonnet qui refusait de tenir correctement et s’empressa de rejoindre la foule d’elfes. Dès qu’il aurait localisé Jonas, il s’en éloignerait. Et squatter la compagnie du Père Fouettard le tentait beaucoup. Même s’il n’avait aucune affinité avec la personne qui se cachait sous ce déguisement, au moins, il serait certain d’éviter « celui qui était amoureux d’un autre ».

D’ailleurs, ça lui faisait penser qu’il devrait d’abord cibler les couples, puisque Jonas venait avec son nouveau gigolo. Ludovic frissonna, autant pour sa mauvaise foi coléreuse que pour son envie de fuir. C’était idiot de rester. Il ne voulait pas voir Jonas avec son petit ami. Dès qu’il aurait réussi à saluer Linda Vadot, la responsable du comité d’entreprise, il se tirerait d’ici.

Après une demi-heure à tenter de l’approcher, il renonça. Tant qu’elle serait occupée avec l’organisation, il lui serait impossible d’attirer son attention. Et jusqu’à présent, elle courait partout, mais surtout là où il ne se trouvait pas.

Agacé, il se rendit compte qu’il n’avait même pas pris le temps de boire un verre. En fait, rien ne se déroulait comme il l’avait prévu, aucun elfe ne ressemblait à Jonas. Il ne parvenait pas à se faire remarquer par Linda et à part se stresser, il ne profitait de rien.

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Depuis l’arrivée de Ludovic, Jonas le surveillait à distance. Et il pouvait affirmer qu’il n’était pas comme d’habitude. Où était passé le jeune homme sûr de lui qu’il connaissait ? Là, il voyait un type inquiet qui ne savait pas quoi faire de lui-même. Il se déplaçait d’un côté à l’autre de la salle de réception, semblant chercher quelque chose qu’il ne repérait pas.

Pendant quelques secondes, il espéra qu’il s’efforçait de le trouver, lui. Puis, défaitiste, il se souvint qu’au vu de leur relation ces derniers jours, si c’était le cas, alors ce serait pour l’éviter. Mais peu importe, ce soir, il ferait ce qu’il avait prévu. Pas question de reculer, même s’il devait l’attacher pour qu’il l’écoute jusqu’au bout.

Pour que Ludovic ne le remarque pas, il changea de place en passant derrière lui. Il l’observa alors qu’un serveur lui tendait un verre de punch, avant de s’éloigner sans se presser. Bien vite, il se cacha dans un groupe et continua à le surveiller.

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Ludovic n’avait pas prêté attention à la personne qui lui avait donné sa boisson. Mais il la remerciait d’avoir compris qu’il avait besoin d’un remontant pour supporter cette fête. Tout à coup, il se rendit compte que désormais, ce serait chaque journée de travail qu’il devrait subir. Bien sûr, ce soir, Jonas devait venir avec son petit ami, mais dès lundi, il devrait contempler tous les jours sa mine épanouie. Il le connaissait tant qu’il pourrait peut-être même deviner quand il serait rassasié par le sexe, en plus d’être amoureux et heureux.

Bordel de merde ! Je ne tiendrais jamais le coup !

Il reconnut leur responsable d’agence à sa haute stature et son ventre un peu bedonnant et se précipita vers lui pour le saluer. S’il lui parlait de son envie de bouger, Richard Normand appuierait sa demande de mutation et il l’obtiendrait rapidement. Il devait l’en informer dès ce soir. Même si ça ne servait à rien de le lui dire si vite, au moins, l’idée serait posée.

Mais alors qu’il allait l’atteindre, une personne déguisée en cadeau lui grilla la priorité. Hébété, il se retrouva seul, planté comme un crétin derrière deux hommes en pleine discussion qui lui tournaient le dos.

Bon sang, ce n’est pas ma soirée.

Agacé, il décida de reporter sa conversation avec son chef et surtout, il estima qu’il était temps de partir. Il vida son verre d’un trait et se dirigea vers la sortie. C’était une erreur d’être venu. Il ne voyait plus aucun intérêt à marquer des points pour sa participation à la fête de Noël, s’il quittait bientôt l’agence. D’ailleurs, Jonas n’était pas là. Sans doute gisait-il en pleine extase postcoïtale après avoir enfin déclaré sa flamme à l’objet de ses désirs.

Son pas s’allongea et dès qu’il passa la porte, il retrouva le souffle qu’il n’avait pas eu conscience de perdre. Soulagé d’avoir quitté cette fête qui n’en était plus une pour lui depuis lundi. Apprendre que Jonas et lui ne seraient jamais ensemble avait tout gâché.

Une fois dehors, il regretta de s’être garé dans la rue, pour pouvoir repartir plus vite après la fête. Il aurait dû faire comme tout le monde et entrer dans le parking de la salle. Maintenant, il devait à nouveau traverser le jardin de la salle louée pour l’occasion. S’il était agréable de s’y promener en journée, la nuit il le trouvait un peu oppressant. Mais il devait fuir cette soirée qui ne voulait plus rien dire. Soudain, il n’hésita plus. Se laisser envahir par sa peur du noir alors qu’il ne devait franchir qu’une allée d’une vingtaine de mètres serait idiot.

Trop pressé de quitter les lieux et d’en avoir fini avec la partie sombre du parc, Ludovic ne prêta attention à rien d’autre qu’à sa destination. Il ne remarqua pas l’ombre imposante qui se détacha de la silhouette du gros arbre qu’il dépassait.

(à suivre…)

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