Pour l’Amour d’un Ange (épisode 12)

Tout a une fin et les vacances se terminent dans Pour l’Amour d’un Ange, mais la vie commence…

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Pour l’Amour d’un Ange
Épisode 12 : Fin d’année parfaite

Nathalie éclata de rire.

— Tu es si bon comédien ! Si je ne te connaissais pas si bien, j’y aurais cru.

— L’important, c’est que les autres y croient, répondit Julien. Et regarde cette vue derrière moi. Quel meilleur endroit que ce banc pour participer à une réunion non désirée et sans doute très ennuyeuse !

— Tu veux surtout bien leur montrer qu’ils exagèrent.

Julien n’eut pas besoin de répliquer, c’était assez évident. Il souffla pour se donner du courage. Téléphoner à son assistante pour organiser sa présence en visio s’était révélé être une très bonne idée. Non seulement il avait pu l’informer de l’appel de Demanche le soir du réveillon, mais en plus, elle avait pu préparer cette conférence. Ainsi, il avait un sérieux avantage.

Nathalie allait lui répondre, mais l’attention de Julien fut détournée par l’arrivée de Damon qui se posta devant lui, le visage fermé.

— Tu as triché ! grommela ce dernier. Tu espérais que je ne me réveille que très tard pour être tranquille avec ta réunion.

Julien grimaça, mais ses yeux montrèrent son amusement.

— Tu m’as pris la main dans le sac !

— Pourquoi ?

— Nathalie, tu peux me rappeler dans quelques minutes, s’il te plaît ? J’ai un problème avec mon petit ami.

— Ouille ! ça chauffe ! se moqua celle-ci. Dès que Demanche arrive, je te sonne, il te reste environ cinq minutes, je pense. Mais ce n’est pas une donnée exacte, tu sais qu’il n’est jamais en retard.

— ça suffira !

Sa conversation téléphonique terminée, Julien se tourna vers Damon.

— Tu as raison, j’espérais être de retour dans notre chambre avant que tu te réveilles. Ainsi, tu aurais compris que même si j’ai des conflits au travail, tu n’as pas besoin de me protéger. Ni mon chef ni mon client ne vont me faire de mal, ils vont juste râler ou s’énerver, tu ne seras pas appelé.

Damon se laissa tomber à côté de lui.

— Donc, tu ne veux pas que je reste, c’est ça ?

— Eh bien, dans l’idéal, je préférerais que tu ailles prendre ton petit déjeuner pendant que je subis cette réunion. Je te rejoindrai dès que j’ai terminé. En plus, je ne risque rien, ils sont à des centaines de kilomètres.

Le démon abdiqua. De toute façon, il n’allait pas recommencer cette dispute. Julien avait raison, il n’était pas en danger. Mais il n’allait pas le laisser avant d’avoir obtenu ce qui lui avait manqué ce matin.

Sur son trépied, le téléphone de Julien sonna, ce dernier appuya l’icône pour répondre et juste après, il fut couché sur le banc par un Damon en carence de câlin.

— Waouh, s’écria Nathalie, c’est chaud ! Mais ce n’est peut-être pas trop le moment, là.

— Je confirme, grommela la voix d’Alexandre Demanche.

Julien repoussa Damon, mais celui-ci ne se laissa pas impressionner. Il fit un signe à l’écran où plusieurs personnes le regardaient.

— Je disais juste au revoir à mon amoureux, puisque vous me le volez pendant nos vacances. Bonne continuation, à bientôt !

Il s’en alla d’un pas tranquille et Julien, le visage rouge de gêne, s’excusa.

— Je suis désolé, Damon n’est pas très content que je travaille aujourd’hui. Donc, si nous pouvions commencer.

***+*+***

Damon mangeait de bon appétit, même s’il n’était pas très fier de son attitude. Au fond de lui, il savait que Julien avait raison, mais il n’aimait pas qu’il le mette de côté. Il appréhendait déjà le moment où Julien devrait retourner au boulot.

Au cours du mois passé, il avait un motif de le suivre, aujourd’hui, ce n’était plus le cas. S’il continuait, Julien le prendrait mal. Il devait trouver un moyen de s’occuper pendant les heures d’absence de son compagnon. Perdu dans ses pensées, le temps s’écoula sans qu’il s’en rende compte et sursauta quand Julien se laissa tomber sur une chaise face à lui.

— Ton petit numéro a mis Demanche mal à l’aise. Je t’en voulais, mais en fait, ça lui a fait comprendre qu’il avait exagéré. Ça me fait un peu mal de te dire ça, mais, merci.

Damon ne put s’empêcher de redresser les épaules et de jubiler.

— Ouais, râla Julien, pas la peine d’en faire trop, non plus. Si j’ai eu gain de cause, c’est surtout parce que je leur ai présenté ma démission. Du coup, j’ai récupéré mon client et j’ai même obtenu le poste qui m’avait été refusé. En fait, quand j’ai dit que j’en avais assez de toutes ces histoires et que dès mardi, je quitterai l’entreprise, tout s’est réglé très vite.

— C’est… euh… donc, tu vas retourner au travail, murmura Damon.

— Évidemment ! De quoi vivrons-nous, sinon ?

— Je ne sais pas, je n’ai jamais eu l’occasion de travailler… Lucifer me donnait tout ce dont j’avais besoin.

— L’enfer est plus généreux que le paradis, marmonna Julien.

— Le paradis se gagne, récita Damon, tu dois faire l’expérience d’une vie humaine complète avant de pouvoir y prétendre.

— Euh… D’où te vient cette leçon bien apprise ?

— Quand j’étais petit, je disais toujours à mon père que je voulais aller au paradis que j’aimais mieux être là-bas et… Oh j’avais oublié ça ! s’étonna Damon. En général, c’était Gabriel qui me répondait. Il était souvent avec nous aux enfers et nous allions au paradis, nous aussi. Lucifer me traînait partout avec lui. Il était gentil quand j’étais un tout jeune démon. Tout ça ne me revient que maintenant, c’est étrange.

— Tu avais oublié toute ton enfance ?

— Oui, je ne me souvenais même pas de Gabriel.

Julien ne sut pas trop quoi dire, alors, il posa sa main sur celle de son compagnon. Celui-ci leva les yeux vers lui et lui sourit.

— Je me moque de comprendre. Pour l’instant, ce que je pense, c’est que tes câlins du matin m’ont manqué et que je veux retourner au lit.

Damon n’eut pas besoin d’insister pour convaincre Julien. Très vite, ils regagnèrent leur chambre. Dès la porte refermée, Julien plaqua Damon contre celle-ci pour lui dévorer la bouche. Quand il cessa son baiser, il fit courir ses lèvres jusqu’à l’oreille de Damon pour lui susurrer :

— Ne crois pas que nous n’irons pas skier, nous avons tout l’après-midi pour ça.

Mais Damon ne s’en préoccupa pas, pour l’instant, tout ce qu’il voulait, c’était être nu contre le corps de Julien. Il l’attrapa et le jeta sur son épaule pour le porter jusqu’au lit.

— Je suis ton prisonnier volontaire, murmura Julien, fais de moi tout ce dont tu as envie.

***+*+***

Immobile en haut de la piste où Julien l’avait emmené, Damon souffla si fort que Julien ne put s’empêcher d’éclater de rire.

— Ne me dis pas que tu as peur, se moqua-t-il. Que pourrait-il t’arriver ? Tu es un démon.

— Je n’aime pas ne pas avoir le contrôle de mes déplacements, grommela Damon.

— On va commencer doucement, on va prendre la piste en travers, comme ça nous n’irons pas…

Damon ne voulait pas du tout suivre les traces de Julien, il poussa sur ses bâtons et décida d’affronter la pente de face.

— Hé ! attends ! hurla Julien.

Il contempla son compagnon qui descendait bien trop vite. Un dénivelé imprévisible le déstabilisa, ses skis perdirent leur adhérence et le démon s’envola. Surpris, il agita les bras, son corps se raidit dans l’attente de l’impact. Pourtant, au dernier moment, il se rééquilibra, exécuta une jolie roulade, ses skis quittèrent ses pieds et dévalèrent la pente sur quelques dizaines de mètres, alors que Damon restait allongé sur le dos.

Julien se précipita. Mais lorsqu’il arriva près de son amant, celui-ci souriait comme un bienheureux.

— Je n’aime toujours pas la glisse, mais le décollage et les galipettes, c’est génial !

— Bon sang, tu es dingue !

Damon se releva.

— Oui, mais c’est super marrant ! J’y retourne.

Et juste comme ça, il courut pour retrouver ses skis et les remettre. Dès qu’il fut prêt, il s’élança. La seconde chute, moins surprenante, fut mieux maîtrisée et les cabrioles de Damon furent applaudies par quelques skieurs, juste avant qu’il ne s’écrase la tête la première dans un tas de neige au bord de la piste.

Julien le rejoignit et Damon lui adressa un sourire ravi.

— En fait, le ski, c’est super !

Julien, amusé, se laissa tomber à côté de lui.

— Je crois que toi et moi, on ne s’ennuiera jamais.

— Pour toi, toutes ces choses sont normales. Mais moi, je n’ai jamais vécu comme un humain. Et c’est très plaisant. En tout cas, c’est bien plus agréable que mes anciennes missions de démon. Maintenant, je veux travailler. Je vais me trouver un métier.

— Je comprends, tu découvres tout, alors c’est excitant.

— Et je le fais avec toi, c’est encore meilleur.

Julien lui donna un coup d’épaule.

— Pour moi aussi. Je n’imaginais pas que ma vie changerait à ce point en si peu de temps.

Damon attira son compagnon dans ses bras.

— Nous serons parfaits ensemble, murmura-t-il contre ses lèvres.

— Je ne suis pas parfait, loin de là, répondit Julien sur le même ton, mais je t’aime.

— Moi aussi, c’est pour ça que nous serons parfaits.

Julien s’esclaffa. Il n’allait pas se battre pour prouver son imperfection, embrasser Damon le rendait bien trop heureux pour qu’il ait la moindre envie de se disputer.

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