Pour l’Amour d’un Ange (épisode 7)

Ce septième épisode de Pour l’Amour d’un Ange est le bon. La cible se dévoile enfin, mais découvrirez-vous qui chasse qui ?

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Pour l’Amour d’un Ange

Épisode 7 : Fin de tricherie

Julien et Patrick se faisaient face, un silence un peu pesant s’installa. Julien ne savait comment faire passer son embarras, s’il avait pu se lover dans ses bras, peut-être que tout serait revenu à la normale entre eux. Mais il restait là, immobile, incapable d’être sincère. Puis, sans qu’il comprenne pourquoi, le regard de Patrick changea.

— Vraiment ? s’étonna-t-il, d’un ton grinçant. À qui voulais-tu faire plaisir, à moi ou au mec que j’ai vu quitter la maison quand je suis arrivé ?

— Damon est parti avant que je le remercie pour son aide, soupira Julien.

— Pourquoi ? Pour ses performances au lit ?

Julien écarquilla les yeux.

— Mais pas du tout ! Tout à l’heure, j’ai glissé sur le verglas. Il m’a secouru, après ma chute. Sans lui, je serais sans doute toujours coincé par terre. Cet incident m’avait mis en retard, il a proposé de me donner un coup de main pour préparer la soirée.

Patrick éclata d’un rire qui sonna de façon étrange aux oreilles de Julien. Il observa son compagnon qui buvait une gorgée de son punch et le trouva différent.

Différent ? s’étonna-t-il. Il tenta de se concentrer pour découvrir ce qui provoquait cette impression, mais il ne vit rien d’autre que Patrick. Il était toujours le même homme, habillé élégamment. Ce n’est qu’au moment où il lui fit face qu’il remarqua son expression.

— Et tu penses que je vais avaler ça ? gronda Patrick. Un mec qui t’aide et qui s’en va sans rien demander en retour.

— En fait, c’est notre nouveau voisin. C’était la première fois que je le rencontrais aujourd’hui. Je t’ai déjà parlé de lui, tu te souviens ? Je ne l’aimais pas trop, pour moi, c’était un asocial malpoli, mais je pense qu’il est juste très timide.

Le sourire de Patrick s’élargit, mais il ne procura aucun plaisir à Julien, au contraire. Le rictus que lui adressait son compagnon le fit frémir. Soudain, Julien sut pourquoi il le trouvait si étrange, depuis son arrivée, il retenait sa colère.

— J’ai comme l’impression que tu te moques de moi, susurra Patrick. Un type s’empresse de quitter ma maison quand il entend le moteur de ma voiture et toi, tu me racontes un tas d’histoires abracadabrantes pour justifier ça.

Alors qu’il s’approchait lentement, Julien recula, l’inquiétude montait en lui, il se sentait même au bord de la panique, son compagnon n’avait jamais agi de cette façon. Mais il n’eut pas le temps de réfléchir, Patrick reprit la parole, dans un murmure dont le ton semblait trop doux.

— Que penserais-tu si tu étais à ma place ?

— Mais rien ! Je te fais confiance.

L’expression toujours aussi joyeusement sinistre, Patrick accéléra le rythme de ses pas. En une poignée de secondes, il fut près de Julien qui se retrouva acculé contre le mur.

— Tu as tort. Moi, je ne fais jamais confiance à personne.

La sonnette d’entrée retentit, et tout à coup l’atmosphère s’allégea. Patrick s’écarta et Julien s’empressa de s’éloigner de lui, il sourit pour tenter de montrer que l’ambiance était à la fête.

— Ah enfin ! Ce doit être tes parents et ton frère qui arrivent, je suis tellement impatient de revivre un réveillon en famille.

— Tu ne vas pas être déçu !

Julien se retourna vers Patrick, étonné par sa dernière remarque, mais celui-ci semblait avoir oublié son début de scène de jalousie. Son sourire était sincère, il avait retrouvé sa bonne humeur.

Soupirant de soulagement, Julien se dirigea vers la porte d’entrée. Dès qu’il l’ouvrit, il sut que quelque chose n’allait pas, les quatre personnes qui lui faisaient face affichaient des mines sombres et peu amènes. Un peu refroidi, il tenta tout de même de montrer un peu de joie.

— Bonsoir, s’exclama-t-il d’un ton aussi enjoué qu’il le put.

Il s’effaça pour les laisser passer et puisque personne n’avait répondu, il reprit la parole.

— Bienvenue chez nous. Je suis si heureux de vous recevoir.

Les lèvres d’Amélie, la mère de Patrick, frémirent. Il sembla à Julien qu’elle allait dire quelque chose, mais elle n’en eut pas le temps, son fils les rejoignit et lui ôta toute velléité de prononcer un mot.

— Eh bien, entrez ! s’exclama-t-il d’un ton chaleureux. Venez donc fêter la naissance du petit Jésus !

Leurs invités tressaillirent, mais enfin, ils bougèrent. Julien referma la porte et proposa de prendre leurs manteaux.

— Ce n’est pas la peine, assura Patrick, ils le mettront sur le dossier de leur chaise.

Cette fois, Julien se sentit mal. Pourquoi Patrick semblait-il soudain si fébrile ? Et son ton trop réjoui et presque impatient le gênait. Lorsqu’ils pénétrèrent dans le salon, il comprit les raisons de son malaise.

— Ne vous asseyez pas ! ordonna Patrick. Dans quelques minutes, tout sera terminé.

Puis, il se tourna vers Julien.

— Alors toi, tu es un cas ! Tu es un emmerdeur geignard. Tu me pourris la vie avec tes demandes d’attentions incessantes et je suis arrivé à la limite de ce qui est supportable. Les autres étaient beaucoup moins chiants que toi et je leur ai fait leur fête. J’ai fait preuve de beaucoup trop de patience avec toi.

Julien ne sut comment agir, l’homme qu’il avait devant lui ne ressemblait plus à celui qu’il avait rencontré et aimé. Il n’eut pas le temps de répondre, Patrick continua son discours haineux.

— Maman ! héla-t-il, explique à Julien, ce que je fais aux personnes qui m’ennuient trop ?

— Mais… commença Julien.

— Je suis désolée, murmura Amélie, la mine défaite. J’aurais voulu pouvoir te prévenir, mais j’avais si peur…

Patrick ricana.

— Et elle avait raison, je ne suis pas connu pour ma clémence.

Julien, au comble de la panique, n’avait plus qu’une envie : fuir sa maison. Il tenta de reculer lentement, mais Patrick, dans un mouvement rapide, lui enserra le cou d’une main et le poussa jusqu’au mur le plus proche. Sous la violence de l’attaque, Julien n’eut pas le temps de réagir, sa tête cogna contre la cloison. Le choc le fit gémir.

— J’avais oublié, tu es « doudouille », s’esclaffa Patrick. Je vais tellement m’amuser avec toi.

Le sourire cruel qui naquit sur ses lèvres ne présagea rien de bon. Il le prouva dans les secondes qui suivirent en accentuant la pression de sa main sur la gorge de Julien. Si elle était douloureuse, elle n’était pas suffisante pour être mortelle. Celui-ci devint rouge, les doigts fermes l’empêchaient d’émettre le moindre cri et sa respiration était de plus en plus difficile. Alors qu’il tentait de se libérer de la poigne atroce, sa souffrance et son impuissance s’étalèrent sur son visage empourpré.

La mine réjouie, Patrick continua ses explications.

— Tu sais, quand je suis monté dans ce taxi à l’aéroport, je n’avais pas décidé de te tuer. Tu m’énervais, mais pas encore assez pour que notre histoire s’achève. Toutefois, ce type qui sortait de chez nous… ça, je ne peux pas l’accepter. Non seulement, tu es exigeant et chiant avec tes demandes de câlins et ton amour débordant, mais en plus, tu te tapes des mecs dans mon dos !

Il relâcha quelque peu la pression sur le cou martyrisé.

— Eh bien ! Tu ne réponds pas ? s’agaça-t-il.

Sa poigne se fit de nouveau plus dure et Julien sentit sa dernière heure arriver.

— Donc, tu vas mourir et ma gentille famille va assister à la fin de ta misérable existence. Oh ! Ne t’en fais pas, ça ne leur fait pas plaisir. S’ils avaient pu y échapper, ils l’auraient fait. De temps en temps, je dois leur rappeler de quoi je suis capable. Ils ont parfois des velléités de rébellion. C’est agaçant !

Il enfonça sa main dans sa poche de veste et en sortit un couteau de cuisine à la lame brillante et aiguisée.

— Je suis désolée, répéta Amélie d’une voix tremblante, Patrick a torturé et tué tous ses petits amis. Sa sœur voulait le dénoncer et il l’a… Depuis sa disparition, notre gendre est obligé de se cacher avec les enfants, sinon…

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